Carnaval de Binche

Tous les ans sa recommence , à Binche (Wallonie) les Gilles vous invitent à un des plus célèbres et des plus beaux carnavals au monde (n’ayons pas peur des mots) les traditions se perdent dans le temps,les Wallons sont très fiers de leurs Carnaval, et ils ont bien raison ! Aussi connut que le carnaval de Venise, de Rio ou plus près de nous le carnaval de Dunkerque, tous ces carnavals n’ont pas le même sens, ils se sont construit avec leurs propres traditions leurs populations et leurs propres groupes. A Binche ce sont les Gilles, les Paysans, Les Arlequins.… à Dunquerque ce sont les Bandes de Malo, de Dunkerque, de Zuydcoote… à Rio  les différentes écoles qui défiles sur le Sambadrome.

Le seul point commun que l’on peut leurs trouvés, c’est la religion, car tous ces carnavals se font au mardi gras ou se terminent le soir de mardi gras, car le lendemain commence le 1er jour de carême et avec lui le mercredi des cendres qui commence la période de jeûne qui conduira 40 jours plus tard à la pâque, qui correspond comme vous le savez à l’entrée de Jésus à Jérusalem et toute l’histoire qui s’ensuivit. Le mot de Carnaval vient de l’italien carnevale. Qui a pour origine carnelevare, du latin formé de carne « viande »  levare « enlever ». Qui dit donc littéralement « enlever la viande ».Ce que tout bon chrétien est censé faire (normalement) durant la période de Carême.

La petite l’histoire

Binche abrite l’une des coutumes carnavalesques les plus anciennes et les plus caractéristiques. Sa renommée a largement dépassé nos frontières et fascine le public du monde entier. Cette réputation est justifiée par le côté original et l’authentique des coutumes Binchoises  fidèles aux dates traditionnelles des jours gras et à l’ordonnance de la préparation de la fête au cœur des familles et des sociétés carnavalesques dès l’automne.

L’origine du Carnaval de Binche est difficile tracée avec certitude. Les historiens qui l’ont analysés depuis plus d’un demi-siècle restent  prudents dans leurs travaux, en raison du manque d’éléments remontant au-delà de la fin du XVIIIème siècle faisant clairement mention de « gilles » et de  qualité des preuves matérielles anciennes. De nombreuses légendes, tantôt liées à un personnage mythique ou historique, ont  éclipsé la réalité sous des dehors plus glorieux ou fantastiques,  les origines réelles restent un mystère…

La légende la plus connue,  est celle du gille descendant des Incas, de l’imagination du journaliste, Adolphe Delmée. Ces Incas seraient apparus en costume lors des fêtes organisées par Marie de Hongrie en 1549 pour accueillir son frère, Charles Quint. Les Binchois appréciant leurs costumes colorés et exotiques auraient perpétué ce défilé dans la cité. Cette hypothèse farfelue a séduit  les acteurs du Carnaval car elle leur confère un caractère historique flatteur.

 

Dimanche Gras

Le jour le plus coloré du Carnaval. Les futurs Gilles, Paysans, Pierrots et Arlequins du mardi portent un déguisement de fantaisie, imaginé  à l’avance et préparé dans le plus grand secret. Dès  7 heures le matin , les participants partent de maison en maison, au son du tambour ou de la viole, et parcourent la ville par petits groupes. Les visiteurs peuvent admirer la beauté et l’originalité des « costumes du dimanche ». Après un repas en famille , les sociétés se reforment  Place Eugène Derbaix, à la gare, pour le cortège du Dimanche gras. Accompagnés des tambours et des cuivres, ils rejoignent l’avenue Wanderpepen pour se disloquer à l’avenue Charles Deliège. Le cortège, les sociétés continuent à déambuler de rue en rue  « en musique » jusqu’à tard dans la soirée. La nuit sera ensuite rythmée au sont des tambours.

Lundi Gras

Le lundi est un jour plus intime où les Binchois se retrouvent  entre eux. Cette journée est celle des jeunes et des enfants. Réunies depuis 17 ans au sein de l’Association de Défense du lundi gras, les trois Jeunesses Binchoises –  la  Catholique , la libérale et la socialiste , ont pour objectif de défendre et de promouvoir le Lundi Gras. Dès 10 heures, c’est au son des violes, que les jeunesses sortent en groupes, se déplaçant de café en café, et parcourent la ville en dansant toute la matinée. à 11 heures, des batailles de confettis sont organisées dans les différents cafés du centre-ville. Vers 15 heures, les jeunesses se rassemblent dans leurs locaux respectifs pour regagner la grand-place et offrent des oranges.  Les enfants costumés se retrouvent alors pour former le « rondeau de l’amitié ». A 17 heures, les jeunes se dirigent vers le quartier de la Gare  d’où sera tiré le feu d’artifice, à 19 heures.

Mardi Gras

A Binche, ce sont près de mille Gilles qui sortent le Mardi Gras. Il leur est interdit de porter le costume en dehors de ce jour. Tout comme il leur est interdit de se déplacer à l’extérieur de la ville. D’où l’expression consacrée « Les Gilles de Binche ne se déplacent jamais ». Le matin, le Gille porte son célèbre masque pour se rendre à l’hôtel de Ville. Fabriqué dans l’atelier Pourbaix, il est fait de toile de cire, décoré de lunettes vertes, d’une moustache, d’une petite barbiche et de favoris. En 1985, la Ville de Binche a déposé le modèle auprès de l’Office européen des brevets afin d’en avoir l’exclusivité: il ne peut donc être porté qu’à Binche et vendu qu’aux Gilles par le biais de leur société. Le mardi matin et lors des soumonces en batterie, le Gille tient dans sa main un ramon. Jadis simple balai, le ramon est formé d’un faisceau de baguettes de saule séchées, assemblées par des ligaments en rotin. C’est avec le ramon ou avec le panier (tenu le Mardi Gras après-midi) que le Gille rythme la cadence.

Le costume est uniquement réservé aux hommes issus de familles Binchoises ou résidant à Binche depuis au moins cinq ans. La participation au Carnaval de Binche est régie par des règles strictes. L’Association de Défense du Folklore a d’ailleurs été créée pour promouvoir et sauvegarder la tradition Binchoise. Le costume de Gille est constitué d’une blouse et d’un pantalon en jute ornés de 150 motifs (étoiles, lions et couronnes) en feutrine noire, jaune et rouge. Lors de l’habillage du gille, la blouse est « bourrée » de paille à l’avant et à l’arrière, ornée d’un grelot. A la taille, il porte une ceinture de laine rouge et jaune, montée sur de la toile, appelée « apertintaille » et composée de clochettes de cuivre. Une collerette (ou pèlerine), constituée de rubans plissés, de dentelles ou de franges dorées s’attache autour du cou par-dessus les bosses.

Sur la tête, une « barrette » (bonnet de coton blanc) et un mouchoir de cou (carré plié de coton placé sous le cou et noué sur la tête pour maintenir la barrette) viennent recouvrir l’ensemble des cheveux. Lors du cortège du Mardi Gras après-midi, le Gille porte un majestueux chapeau de plumes d’autruche. Le Gille ne possède pas le costume ni le chapeau. Il les loue chez le louageur, lequel est spécialisé dans la confection et la location du chapeau et du costume. A Binche, on en compte trois, tous issus de la même famille. Aux pieds, le Gille porte des sabots de bois.

Le Soir à Binche et le rondeau

Vers 15 heures, les sociétés se reforment. Au son des airs du carnaval, ils se réunissent pour participer au cortège qui les emmènera de la statue du « Paysan » à la Grand-Place. Pendant ce cortège, certains Gilles portent un chapeau de plumes d’autruche, des « oranges de Gille » (petites oranges sanguines que l’on appelle aussi « oranges au vin ») sont offertes à la foule.

Les groupes continuent de déambuler dans les rues de la ville jusqu’au soir (vers 21 heures). C’est la clôture des festivités. Les gilles ont déposé leurs chapeaux en plumes d’autruches. Ils n’ont plus que leur calotte blanche. Autour d’eux, il y a les fanfares avec les tambours et les grosses caisses et puis bien sur . . .  la foule. Les paniers  d’osiers qui ont contenu les oranges sont maintenant posés à terre. Toutes les sociétés sont alors réunies pour le rondeau final sur la place. À la lumière des feux de Bengale, et au lueurs du  grandiose d’artifice. Les festivités s’achèvent alors avec l’embrasement de la devise de la ville, « PLVS OVLTRE ».Le cœur des Gilles continuera à battre au rythme des tambours toute la nuit,  mais les batteries doivent s’arrêter de jouer avant le lever du soleil, le matin du Mercredi des Cendres.

Et l’année prochaine sa recommence !!!

 

 

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