MARCHE DE LA SAINT FEUILLEN

FOSSE-LA-VILLE SEPTEMBRE 2012

Sur mon calendrier, j’ai souligné une date que je ne manquerai pour rien au monde , le troisième dimanche de septembre 2019. Direction la Belgique, pour me trouver très tôt le matin sur les hauteurs de Fosse-la-ville, pour une marche très connue de l’entre Sambre & Meuse qui n’a lieu qu’une fois tous les sept ans.  Bien que j’aie vécu dans la région depuis ma naissance, ce n’est qu’en 1997 que j ai fait pour la première fois la marche de  Saint Feuillen. Un peu comme au carnaval de Binche on récompense les plus anciens marcheurs, et il n’est assez rare de voir des marcheurs qui en sont à plus de 7 ou 8 éditions. Pour ma part cette année en 2019 ça sera la quatrième!

Mais fosse la ville n’est pas connue simplement que pour ça marche de Saint Feuillen, elle est aussi connue pour ça laetare (mi-carême) et les très connus polichinelles dont je vous reparlerais dans un prochain reportage, et qui est sans nul doute une des plus belles fêtes entre mardi gras et Pâque en Belgique, exception faite des blancs moussis de Stavelot!!! 

La légende de Saint Feuillen

Les Fossois (habitantde Fosse-la-ville) organisent tous les sept ans, et ce, depuis le 15ème siècle la  procession des reliques d’un saint vénéré dans la région pour la préserver des fléaux de la guerre et des calamités naturelles ou pour obtenir un climat qui sera favorable à la culture de céréales. C’est en 1635, après une épidémie de peste que les chanoines et les bourgeois de Fosses s’engagèrent, pour la première fois, à organiser, tous les sept ans une grande procession aux reliques de saint Feuillen. Et Cette tradition s’est perpétuée jusqu’à 2012 pour la dernière édition.  La marche septennale de Saint-Feuillen , est l’une des plus anciennes de  l’Entre-Sambre et Meuse.

Historique de la Marche septennale Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville

La ville de Fosses doit son origine à Saint Feuillen (Foillan), moine irlandais qui vint évangéliser notre contrée vers 650. C’est en son honneur que furent organisées des processions. Cela fait donc neuf siècles qu’on organise cette cérémonie religieuse. Mais la « Marche militaire », elle, n’existe  que depuis 1566, d’un Serment d’une compagnie d’arquebusiers dont les statuts prévoyaient l’obligation « de se trouver en noble compagnie, enseigne au vent, avec fifres et tambourins, armes et équipages, le jour que l’on porterait le glorieux corps de monsieur Saint Pholien ».

Avec plus de 3000 soldats de Fosses, de ses hameaux, et des villages avoisinants escortent le buste et la châsse de Saint Feuillen, au son des fifres et des tambours, avec force décharges de mousqueterie. La marche se déroule sur trois dimanches. Le dernier dimanche de septembre est le grand jour de la procession. Après un dernier défilé d’honneur pour la rentrée en ville, le cortège se termine par le « Feu de file », ou chaque soldat vient tirer une dernière fois devant la statue de saint Feuillen, au portail de la collégiale.

 

Mais qui est Saint Feuillen

Saint Feuillen, Foillan à l’origine, est un moine venu d’Irlande au VIIe siècle avec ses deux frères  Fursy et Ultain pour évangéliser nos régions. Avec sainte Gertrude, il fonda le Monastère des “Scotti” à Fosses-la-Ville, ou il mit a sa tête son frère Ultain, et il poursuit son œuvre d’évangélisation dans la région. Mais en revenant de Nivelles il est assassiné par des voleurs aux environs de Roeulx, le 31 Octobre 655. Son corps, d’abord ramené à Nivelles, fut transporté ensuite à Fosses où il avait souhaité reposer après sa mort. La plus ancienne procession en l’honneur du patron de la cité est celle de 1086 organisée à l’occasion de la translation de ses reliques dans une nouvelle châsse ; par la suite, la procession se poursuit, accompagnée d’hommes en armes pour évoluer vers une marche. 

Selon la légende

A Franière, les boeufs qui tiraient le chariot des reliques se lancèrent à l’eau “et les flots gonflés se retirèrent pour laisser passer le saint martyr”.Cet endroit s’appelle encore en patois le “Wez des boûs” (Gué des bœufs). Le cortège arriva “à l’endroit très célèbre qui s’appelait Fosses au Monastère fondé par Feuillen. Il y fut enterré dans une chapelle proche de l’église abbatiale dédiée à Saint Pierre.  Pendant trois siècles, la Fondation de Saint Feuillen fut peuplée de Moines irlandais, puis progressivement d’autochtones, il s’agissait  de cellules distinctes, avec des bâtiments communs : réfectoire, infirmerie, église , au VIIIe siècle.  La renommée de Feuillen,  ne fit que grandir à la suite des miracles qui lui furent attribués , Il y est fait mention de malades guéris à l’endroit où le Saint avait été assassiné, ainsi que du sang sorti du sol au même endroit et recueilli par le Prêtre de l’église de Soignies. Dans les rochers de Frênes, près de Lustin, où les reliques de Saint Feuillen furent cachées lors de l’attaque des Hongrois, une femme sourde et muette retrouva la parole et l’ouïe. En 1609, un Prêtre originaire de Fosses et Curé de Gilly mentionne, lui aussi, quelques bienfaits obtenus grâce à Saint Feuillen, notamment le Baptême, en 1586, d’un enfant du Roux, mort sans avoir reçu le Sacrement, mais qui lui fut attribué trois jours après sur les instances de sa mère. Aussi, depuis on à coutume d’invoquer le Saints pour les enfants morts sans Baptême.

Un peu d’histoire de fosse la ville 

Fosses-la-Ville est un très ancien village, qui s’appelais il y à  plusieurs siècles « Bebrona », nom issu de la présence d’eau potable, très probablement à l’origine du choix du lieu. Connue dès l’antiquité celtique sous le nom de la rivière qui la traverse BEBRONA (beber, castor et ona, eau), aujourd’hui la Biesme. Des vestiges gallo-romains ont été trouvés, lors de fouilles archéologiques sous la collégiale. l’occupation remonterai du Ier au IVe siècle. Fosse renaît avec la fondation religieuse de saint Feuillen, missionnaire irlandais, qui reçut en usufruit de sainte Itte, veuve de Pepin de Landen et de sa fille sainte Gertrude abbesse de Nivelles un vaste domaine riverain de la Biesme. Aidé de moines, il construisit, à l’emplacement de l’actuelle Place du Chapitre, le premier monastère irlandais de Belgique.

Ils agrandissent l’église carolingienne, construisent la collégiale romane avec une tour et une crypte , et en 974, le Prince-Evêque Notger  obtient de l’empereur Othon II le droit d’établir un marché franc, de forger monnaie, de percevoir le tonlieu et la redevance sur la fabrication de la bière.  Les siècles passent, et aux XIIe et XIIIe siècles, la ville voit l’émancipation progressive de la bourgeoisie fossoise : juridiction locale (échevinage), sceau, essor du commerce : Et Fosses devient  une des 22 « Bonnes Villes » de la Principauté de Liège.

D’une part, la « ville des chamoines» avec la collégiale, les maisons claustrales des chanoines, la pompe, le château du Prince et la Tour de Morialmé (donjon), avec la Porte de Leiche ou Porte du Chapitre, donnant vers le faubourg et l’extérieur, et la Porte du Vestit (curé) vers la Place du Marché.                                                                                                                                                                                                                                              Et d’autre part, la “ville des bourgeois” avec les habitations groupées dans différentes rues, avec la Porte Al Val (vers Franière ou la Basse-Sambre), la Porte Al Chenal (rue des Remparts : vers Brogne et Dinant), la Porte du Postil (Quatre-Bras actuels) et la Porte Al Froissin (vers Vitrival et Châtelet).  La ville  perd de son éclat dans les siècles qui suivent, et après la bataille de Fleurus, en 1794, les Français occupent le pays.  Fosses devint alors le chef-lieu du 6e Canton du département de Sambre-et-Meuse. Elle est aujourd’hui une petite bourgade de la Province de Namur.

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